Un immense diagramme multicolore où s’entremêle une constellation d’étoiles avec des milliers de petits points lumineux représentent un pan très large et souvent méconnu de notre culture musicale nationale : la scène dite underground. Autrement dit : l’anti-mainstream ou ceux qui ne veulent (et/ou parfois ne peuvent) pas exploser à grande échelle et qui prônent le fameux DIY (Do It Yourself).
Le point de départ, c’est 1976 et la naissance du punk. Et les points d’entrées, pour découvrir les 6 parcours thématiques sont : PUNK, WAVE, ARTY, NEW BEAT, GUITARES et MICRO-LABELS. Il s’agit donc avant tout d’une appli de contenu qui permet de découvrir des groupes, des artistes ou des structures à partir de noms, points d’entrée vers une myriade de pépites insoupçonnées. Les fiches techniques pleines d’infos factuelles permettent ainsi de retracer le parcours de chaque artiste et de tracer des ponts entre différents projets.
C’est un véritable travail d’historien qui est ici fait, à l’initiative du PointCulture, en allant à la rencontre des acteurs des différentes époques, en collectant une sorte de tradition orale du milieu. Un bouche à oreille et une collaboration avec les photographes du Collectif Caravane pour illustrer les lieux emblématiques à travers le pays, parfois disparus aujourd’hui. En plus de mini-documentaires et d’interviews d’acteurs emblématiques (comme Marc Hollander dont le label Crammed Records est depuis 30 ans un nœud carrefour de mille projets indés), les instigateurs du projet ont aussi été puiser dans le patrimoine de la Sonuma (archives de la RTBF). Les artistes qui consultent l’application ont enfin la possibilité de compléter ou de recouper les informations pour améliorer encore une plate-forme sans cesse en mouvement.
À l’instar de Beat Bang, projet électro malheureusement quelque peu délaissé par ce même PointCulture, Belgium Underground est un vrai outil de service public qui permet des heures de navigation (3000 références!) à travers les disquaires, les petites salles, les micro-labels et autres fanzines qui ont marqué notre contrée. Qui se souvient que la grande Angleterre a lorgné sur ce qui se passait en Belgique au début des années 80 ? Que Joy Division a joué au Plan K, petite salle bruxelloise ? Que la new beat n’a existé nulle part ailleurs que chez nous ou que Plastic Bertrand a été batteur d’un groupe de punk?