C’est quoi les « musiques actuelles » et quels métiers y sont associés ?

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Le terme musiques actuelles est une appellation institutionnelle rarement utilisée par le grand public. Apparue au début des années 1990 en France sous l’impulsion des Directions Régionales des Affaires Culturelles, cette expression regroupe un ensemble de pratiques musicales populaires utilisant des amplificateurs, comme le jazz, la chanson, les musiques traditionnelles, le rock, la pop, les musiques électroniques et le hip-hop. Elle se distingue des pratiques plus formelles, telles que la musique classique ou de chambre.

Ces musiques, également appelées musiques amplifiées, se caractérisent par l’usage de l’amplification sonore dans leur création et leur diffusion. La reconnaissance institutionnelle de ce terme en France a été marquée par la création de la Commission nationale des musiques actuelles en 1997, suivie de l’implantation des Scènes de Musiques Actuelles (SMAC) en 1998. Ces dispositifs visent à encourager la création, la diffusion, la pratique et l’enseignement de ces musiques, longtemps marginalisées dans les politiques culturelles publiques.

En Belgique : une application locale du concept

En Fédération Wallonie-Bruxelles, le concept de musiques actuelles est repris pour structurer et soutenir les scènes locales. Ces lieux et événements illustrent l’adaptabilité de ce modèle à différents contextes culturels, tout en maintenant une programmation variée et évolutive.

Ainsi, les musiques actuelles ne se limitent pas à une simple définition : elles représentent une dynamique en constante évolution, ancrée dans les pratiques sociales et institutionnelles. Leur valorisation passe par des politiques culturelles qui soutiennent non seulement leur diffusion, mais aussi l’accès à ces musiques généralement plus populaires et récentes que les autres courants musicaux soutenus (musiques classiques, musiques contemporaines).

Un rôle social et culturel fondamental

Au-delà de leur définition technique et institutionnelle, les musiques actuelles incarnent une pratique sociale et culturelle. Elles reflètent des identités plurielles, touchant des groupes sociaux variés, et s’intègrent dans des espaces qui valorisent la diversité et la création artistique. Cette reconnaissance officielle, marquée par des efforts de financement et d’infrastructure, s’inscrit dans une histoire plus large, initiée par l’arrivée du rock en Europe dans les années 1950.

 


Les métiers liés aux musiques actuelles

L’organisation de concerts, que ce soit en salle ou lors de festivals, mobilise de nombreux métiers complémentaires. Voici un aperçu des fonctions essentielles :

  • Programmation : Son rôle est de veiller à un équilibre artistique et budgétaire en sélectionnant des artistes. Ce rôle exige des choix stratégiques décisifs pour le succès d’un événement, parfois après avoir étudié des centaines de propositions reçues quotidiennement.
  • Production : Responsable de la logistique, de la technique et de la coordination des intervenant.es (bénévoles inclus), la production est le pivot de l’organisation.
  • Communication et promotion : Ce métier garantit la visibilité des événements et donc la participation à travers des campagnes ciblées, des partenariats médiatiques et la gestion du ticketing et des plateformes numériques.
  • Technique : Les techniciens, indispensables pour le son et la lumière, doivent parfois gérer des installations temporaires complexes, notamment en festival.
  • Bénévolat : Indispensables à la majorité des structures, les bénévoles assument des tâches variées, du bar à l’accueil du public. Leur gestion nécessite organisation et reconnaissance.

 


Parcours professionnels : polyvalence et engagement

Les acteurs de ce secteur ont souvent des trajectoires atypiques. Encore dans beaucoup de lieux, l’organisation repose sur des bénévoles polyvalents. Les salles et festivals sont toutes des organisations qui sont dépendantes aussi bien de la vente de billet que de celle du bar. Et ces ventes ne suffisent pas à financer les programmation découverte à ancrage local. Les politiques culturelles sont là pour garantir ces espaces de diffusion pour les scènes locales tout en assurant des conditions techniques de représentation professionnelles aux artistes émergents.

En analysant le parcours des divers acteurs des salles et festivals, la récurrence reste la même : de nombreuses années de bénévolat avant de pouvoir vivre de cette activité ainsi qu’une expérience qui ne s’apprend pas dans les auditoires. La plupart des personnes chargées de la coordination et de la programmation restent durant de nombreuses années en action animés par la passion qu’ils ou qu’elles cultivent pour la musique. Les derniers chiffres de notre enquête révèlent également que 75% des effectifs lors des évènements sont bénévoles.

Évolution des emplois

Dans les premières phases d’une organisation, seuls les artistes et mes métiers liés à la technicique (souvent via des dispositifs comme Smart) sont rémunérés. Avec la croissance de l’événement et l’amélioration des finances, des postes en communication et en administration voient le jour, suivis parfois par des fonctions en production et technique. La programmation, cependant, reste généralement gérée par la direction ou un conseil d’administration bénévole, comme en témoignent des exemples locaux tels que le Belvédère, Magasin 4 ou le Tchestia Festival.

 


 

Tous ces acteurs de la scène musique actuelle FWB sont animés par un besoin de découvrir et de faire découvrir des talents sur notre territoire. Ils doivent souvent gérer une pression considérable, mêlant charge de travail et contraintes budgétaires. Il est donc capital de garder une attention particulière à valoriser le travail de ces acteurs de terrain, dans nos réflexions mais aussi en rapportant ces récits auprès de nos médias publics et des institutions, qui restent des soutiens indispensables pour les musiques actuelles.

24 janvier 2025

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Stanislas Levacq

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